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Merci à Swamps pour ses conseils sur la vignette 9 !
L’autre jour je fouinais à la recherche d’une boite de fusains. Quelques feuilles volantes se sont échappées.
Devant mes yeux s’étalaient des vieux trucs que j’avais dessinés à l’époque de mes premiers boutons. Je croyais avoir foutu ça à la poubelle depuis longtemps.
Je m’étais amusé à reprendre des dessins de Spiderman par Ross Andru, les décalquant soigneusement pour leur donner l’aspect de mon super héros, le fabuleux, l’unique, l’Éclair !
A l’époque avec mon frangin on n’arrêtait pas de parler de superhéros. On mettait tout notre argent de poche là dedans. J’avais choisi le camp Dc comics , il avait choisi le camp Marvel. J’étais d’une mauvaise foi absolue car, dans le fond, je savais bien que les héros Marvel étaient supérieurs à ceux de Dc mais ça m’aurait tué de le lui avouer.
Evidemment je m’étais moi-même mis à la tâche.
Mon premier héros s’apellait Makar, c’était un nom stupide mais à l’époque la frontière entre le bon et le mauvais goût m’échappait un peu. Par exemple Makir ça m’aurait semblé ridicule tandis que Makar, ooouuuaais !
Grâce à son amulette il avait tous les pouvoirs de Superman, inutile de dire qu’il était donc superchiant.
J’ai très vite oublié ce concept et l’ai balancé illico. Un créatif qui passait par là a dû considérer qu’il y avait du potentiel dans ce personnage.
Je ne m’explique pas autrement cette étrange reprise réalisée par un prestataire de services téléphoniques quelques années plus tard.
Mais mon véritable héros, celui dans lequel j’ai tout investi, ma jeunesse, ma vue, mon potentiel érotique, mes résultats en maths c’était l’Éclair©. Un mixte de Batman, Spiderman, et Flash. Un must.
Il y a sans doute derrière tout adolescent qui court un superhéros qui sommeille. Un rêve de dépassement à l’heure où le corps change si vite. Ouvrir une chemise et hop! sortir de son cocon, refait à neuf, en mieux, en plus grand, en plus mûr.
Dominer un vaste monde, celui que l’on s’est créé, soi-même, un doux refuge devant la difficulté de grandir.
Un monde où on s’élance sans peur, sans frayeur.
Où on bondit et rebondit sans cesse, insouciant , d’un immeuble à l’autre.
Où on s’essaie à être libre, immensément libre. Trop kiffant non ?
Peut être que dans 2000 ans on songera à Stan Lee comme à un Homère des temps modernes, un type capable de créer une mythologie avec ses demi-dieux, ses mortels, ses tragédies. Un réservoir de contes pour monde urbain.
Mon conte à moi commençait par un truc de DINGUE : frappé par la foudre mon héros avait SURVECU car il avait en lui des atomes a-électrifiables ( très RARES ).
Il pouvait, en faisant se toucher l’index et le majeur, produire un liquide : de l’électricité MATERIALISEE qui lui permettait d’aller d’un immeuble à l’autre où de ficeler ses ennemis.
En collant ses poings il pouvait balancer des DECHARGES ELECTRIQUES !
Ce concept était d’une nouveauté radicale. Du jamais vu, sauf peut être des fois. Quand je songe à la thune que j’aurais pu me faire à l’époque j’en ris encore.
Je vois pourtant sans regret ce destin que j’ai refusé. Donner des conseils à mes disciples en devisant sous le soleil de Malibu sans doute qu’à la fin, ça m’aurait lassé. Je pense.
( Fin de l’épisode 1 … )
5 commentaires
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La suite ! la Suite !
Commentaire by mitchul 09.13.13 @ 18:25Dernière publication sur Me, myself and I : Voilà, Voilà - Rachid Taha (Barclay, 1993)
ça vient doucement !
Commentaire by nantua 09.15.13 @ 1:48Je me suis régalé Nantua. C’est beau, varié et drôle. Oui, c’est chouette, gravement chouette. Bises.
Commentaire by Bruce 09.26.13 @ 21:26Merci Bruce, ça fait trop longtemps qu’on ne s’est ni vu ni parlé et c’est grave. Hum ! Merci d’être passé et reviens vite.
Commentaire by nantua 09.26.13 @ 23:25Super dessins : – ) !
Commentaire by lesptitsmalins1 09.27.13 @ 21:47