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Merci à Swamps pour ses conseils sur la vignette 6 !
Moscou, octobre 1973. Le temps est lourd et brumeux.Vladimir temporoff découvre dans une malle un mystérieux code secret dont il pense qu’il peut déstabiliser les fondements de notre civilisation. En fait il se gourre car c’est juste des vieux dessins des temps boutonneux. La redécouverte de ces esquisses est pour lui l’occasion d’un retour sur l’alter égo que se crée l’ado quand il a pas encore lu Dolto, et évité soigneusement de lire Brecht et Schopenhaur.
Le double super égo veillait sur l’ado que j’étais comme un Jiminy Cricket du délirium tremens.
Of course, il était toujours là quand il le fallait , là où il le fallait.
Pour niquer le dirlo, l’abruti, les complexes , Buzz l’Eclair bondissait, réduisait , écrasait, explosait, anéantissait. Sublime défoulement.
Hum comme c’était bon ! Et que de joutes magnifiques j’imaginais promenant mon chien !
La tête ailleurs l’imagination fonctionnait plein tube.
Et puis il faut reconnaître que le métier avait quelques attraits … mon moi fantasmé avait un succès fou.
Sans doute n’est – il pas innocent que les aventures des super héros se déroulent dans un monde de tours qui, comme chacun sait, sont des symboles extrêmement parlants de la puissance du … euh … du secteur tertiaire.
C’est fou tout ce qui peut remonter à la surface avec une feuille tombée du panier. Un truc de gosse qu’on fait revivre rien que pour le plaisir, un peu aussi celui de retrouver New-York, une ville miraculeuse.
Une promenade avec un fantôme.
Comment est ce qu’on met fin à ces trucs de gosse ? Peut être ai- je fait mourir mon héros après un combat titanesque.
A moins qu’il n’ait disparu peu à peu de lui-même…
Faut dire qu’à l’époque j’étais résolu à me concentrer sur mes études.
Je pense que le passage à l’âge adulte doit ressembler un peu à cette vignette de Chris Ware, sûrement une des plus chouettes de l’histoire de la Bd ( je ne sais pas si j’ai le droit de publier une image de Chris Ware, peut être que si je dis que Jimmy Gorrighan c’est génial, qu’il faut lire Jimmy Gorrighan alors ça le fera ? )
Ou à cette photo de Gregg Sigal. La chute des géants en direct. L’homme d’acier dans le camboui, et retour à la case départ.
Superman est mort et les dieux sont partis, il n’y a plus rien , le réel a tout envahi et le décor s’est endormi.
De fait quand j’ouvre ma chemise je ne vois guère qu’un ventre bedonnant, certifié 100 % houblon.
Et mon quotidien est entouré de gosses qui se croient supers.
La métamorphose n’a pas eue lieu. Le monde esr normal, peuplé de gens normaux.
Mais même dans ce monde normal il y a des supers plaisirs, et des supers moments. Et on serait super cons de passer à côté.
4 commentaires
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« Hum … ça c’est super. » Tu l’as dit mon ami !!
Commentaire by mitchul 10.29.13 @ 19:58Vivement l’édition papier !!
Dernière publication sur Me, myself and I : Voilà, Voilà - Rachid Taha (Barclay, 1993)
Merci mon ami ! Oui oui, je te le promets, dès que j’ai quelques sous je te fais un joli exemplaire !
Commentaire by nantua 11.01.13 @ 18:28Quand j’ai cliqué sur « laisser un commentaire » j’avais l’intention de reprendre ta phrase « Hum… ça c’est super », mais Mitchul m’a devancé.
Commentaire by Bruce 11.02.13 @ 14:10Je me débrouille assez bien en général pour balancer les superlatifs mais ça ne veut pas dire grand chose finalement, au contraire de ces superbes vignettes et ce succulent texte qui en racontent beaucoup. « Je me suis régalé » je disais étant jeune, et je t’envie d’être aussi doué. Bravo Nantua, c’est excellent, c’est … ok, je me retiens, je vais reprendre mon sirop, mes cachets et rester au chaud devant un DVD. J’ai la crève, mais même avec de la fièvre, j’perds pas la boule et autant conclure avec les mots que j’ai utilisé le long de ce joli parcours : Putain, c’est chouette.
Je rougis de manière superlative Bruce. T’es trop gentil.Je te fais une super bise.
Commentaire by nantua 11.03.13 @ 14:15