Classé dans : carnet a dessins
J’ai rencontré Simon il y a plus de 20 ans en randonnant en Ecosse, sur l’île de Skye. Ce jour là, le patron de l’auberge de jeunesse nous a appelés tous les deux par notre nom, qui est identique, et nous nous sommes précipités au comptoir en prononçant la même phrase. ça nous a fait rire. On est allé boire une bière. Le lendemain, nous faisions le tour de l’île ensemble et partagions ce plaisir là :
Simon s’appelait André mais il préférait son nom , alors va pour Simon. Marcheur, jongleur , acteur ( allez faire un tour dans le » Henri » de Yolande Moreau ) nous avons beaucoup marché ensemble, presque chaque année depuis cette rencontre écossaise : des kilomètres de bonne humeur , de silence amical ou de discussions à bâton rompu. C’était un homme bienveillant , au regard clair et je l’adorais quand il disait, avec son accent belge inimitable, c’est » gai ». Oui, la vie était gaie avec Simon. C’est l’homme que j’ai le plus croqué dans mes carnets.
Simon est parti, il ne reviendra plus. Je perds plus qu’un ami mais un repère, une de ses rencontres qui vous construit, , un joyeux compagnon avec qui la vie était douce et légère. C’est là un bien mauvais coup qu’il me fait , le seul en vérité. Le voilà au paradis des poètes et je marcherai longtemps avec son ombre bienveillante à mes côtés.