Un rêve d’ailleurs

Le fanzine Bubble gomme n°4 de  » bd à bord » est paru. On y trouvera la contribution des 14 auteurs de l’association et 2 invités : Amateurs éclairés et (déjà) pros  s’y côtoient pour faire partager leur amour du trait. j’y apporte ma touche avec un récit en 5 planches – dont voici quelques cases choisies – un cadavre exquis et quelques croquis.

 J’ai utilisé de la plume ou des feutres, et les aplats de gris /noirs sont à la pierre noire ou au fusain. Technique plaisante pour dire les contrastes mais salissantes : je ne recommencerai pas ! Pour mieux profiter des cases panoramiques je vous conseille de cliquer droit  » ouvrir un nouvel onglet » car mon hébergeur est fort sympathique mais assez contraint sur les formats affichés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La suite dans Bubble gomme numéro 4 !

la balançoire

 

Librement inspiré d’un texte de R.

 

Je dois avoir quatre ou cinq ans. Je suis sur la balançoire du jardin. Ma famille habite alors au Zaïre. Nous ne parlons pas de jardin mais de parcelle. C’est un petit morceau de terre étrangère qui nous est prêté par la société minière pour laquelle travaille mon père.

 

 

 

Ma balançoire n’est pas ordinaire, elle est tout en métal peint d’une couleur crème. Ni corde, ni chaîne, juste deux tiges rigides pour la maintenir. C’est bien plus pratique pour se mettre debout sur l’assise.

 

 

 

J’ai longtemps cru que c’était le modèle standard de balançoire et j’ai attendu toute ma vie d’en revoir une comme ça, en vain. Ma balançoire était unique, mais ce matin-là je ne le savais pas encore.

 

 

Je suis sur ma balançoire, à quelques pas les poules colonisent prudemment le territoire qui est pourtant le leur.

 

 

 

Quelque part dans les cimes chante l’oiseau du matin dont je n’ai jamais su le nom. COU-COU (courte pause) COULOUCOUCOU.

 

 

 

 Fait rare, je me suis réveillée avant mes parents – peut-être sont-ils sortis la veille ? – et me voilà seule dans la parcelle, debout sur ma balançoire.

 

Ce dimanche matin est serein. Je n’ai pas la moindre crainte. Je sais que mes parents sont dans la maison. Ma mère veille avec efficacité sur son territoire.

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En haut de la pyramide il y a mon père et la certitude que nous avons qu’il s’interposera toujours entre les coups du sort et nous.

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 Combien de fois cette scène s’est-elle produite ? Tous les dimanches ? Ou plutôt un seul dimanche idéal ? Une sorte d’épiphanie dupliquée à l’infini par ma mémoire.

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Bob le marin

Le port de Nantes-St Nazaire est le quatrième grand port maritime  français derrière Dunkerque, Marseille et Le Havre. Son trafic extérieur maritime avoisine les 30 millions de tonnes par an ce qui en fait le premier port de la façade atlantique.

Un tel tonnage reste mineur par rapport aux grands ports européens (Rotterdam avec 434 millions de tonnes par an écrase la concurrence) , son activité logistique  génère pourtant 16 000 emplois dans le bassin ligérien, 26 000 si on l’élargit au Grand Ouest.

Chaque année c’est pas moins de 3000 escales de navires marchands qui sont accueillies. On estime que l’activité du port génère 2.7 milliards de valeur ajoutée.

Sur ces 2.7 milliards à peu près 40 euros ont été dépensés ce soir par Bob le marin et il aurait dû s’abstenir vu que ça le met dans des états pas possible. Dès qu’il voit une fesse il peut pas s’empêcher d’y toucher sans regarder autour, et autour ça voit rouge.

Aïe Bob fais attention à ta droite !

Ouille Bob ! Fais attention à ta gauche !

Tu regrettes Bob ? Tu le feras plus ? Quelle misère ! T’as l’air de quoi maintenant ?

Et voilà, ça se termine toujours comme ça …

75 % de l’activité du port est consacrée aux hydrocarbures et le terminal méthanier de Montoir est le 1er d’Europe. Le port autonome de Nantes -St Nazaire est aussi le 1er port agroalimentaire et détient la 1ere place dans le négoce du bois.

Le site s’étend de Nantes ( terminaux de cheviré et la Roche-maillard ) à St Nazaire. Les ports intermédiaires sont Donges et Montoir de Bretagne. L’activité des terminaux nantais ne représente que 10 % du trafic total soit environ 3 millions de tonnes de marchandises chaque année.

Le port est sous tutelle de l’Etat  via la direction générale des infrastructures, des transports et de la mer, du ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie. C’est lui qui gère l’activité portuaire et maritime et il met en oeuvre les politiques publiques d’aménagement.

C’est peut être ça qu’il manque à Bob : Une direction ferme, une autorité qui lui dirait où aller, et de s’y tenir. Mais Bob  n’écoute personne, sinon lui-même, et lui-même c’est trop peu.

Ah la la Bob … J’aurais bien aimé te dessiner dans une position plus noble. Comment dire ? Plus digne, droit dans tes bottes. Que ça te serve de leçon, pour une fois. Fais ta vidange, et puis ta mue.

Bob marche sur les quais au clair de lune. Le vent doux de la nuit balaie son visage et lui remet les idées droites. C’est peut être pour ça qu’il se met dans ces états-là : juste pour savourer l’après et constater que ça va mieux. Que c’est mieux quand on est mieux.

Marchant sur les quais il me rappelle cette chanson de Ferré, la Mémoire et la mer, « même à terre un marin c’est dans l’eau ». Il se remémore les rivages qu’il aime, le bruit des vagues sur les rochers, le crachin frais et salé qu’il affectionne.

L’île de Nantes s’insère dans un vaste projet de rénovation urbaine autour d’ investissements publics à vocation touristique et culturelle ( les machines de l’île, l’éléphant, Stéréolux …) et  de dynamisme tertiaire , centré autour des métiers de la création. 

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En aval,  80 millions seront investis d’ici 2016 pour financer des opérations décisives pour le Grand port, notamment l’extension du site de Montoir-de-Bretagne pour en faire un terminal à conteneurs de gabarit européen.

Il s’agit de prendre en compte la montée en puissance de l’autoroute de la mer Montoir-de-Bretagne – Gijon.

Euh ….  Bob ?

 

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Bob ??!

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